Communiqués

13 OCTOBRE 2016

(English below)

Malgré la pluie intense, le mauvais timing d’un jeudi midi, et les courts délais de mobilisation nous étions une cinquantaine à répondre à l’appel du Mouvement Révolutionnaire Ouvrier (MRO) pour manifester contre la fraternité de voleurs constituée des trois premiers ministres français, canadien et québécois et de leur assemblée de capitalistes industriels, commerciaux et financiers regroupée en une seule tour du centre-ville de Montréal, bastion de la grande bourgeoisie canadienne impérialiste.

Merci à tou-te-s les ouvrier-ères les sympathisant-es qui sont venu-es, aux camarades du Centre des Travailleurs Immigrants (http://bit.ly/2dWXl83) d’avoir fait un discours, aux camarades du Mouvement étudiant révolutionnaire – MER Montréal et de la Convergence des Luttes Anticapitalistes (clac-montreal.net), finalement au contingent ZADiste dont nous ne connaissons point le site web. Merci finalement à ACAB Media, à L’activiste, et à 99.999 Presse pour leurs photos.

Le discours que nous avons prononcé :

Aujourd’hui, trois ennemis des peuples du monde, trois premiers ministres de pays impérialistes, se rencontrent pour discuter affaires et libre-échange avec les délégations de monopoles canadiens et français. C’est une grande mise en scène de fraternité et de collaboration économique entre les classes dominantes du Canada et de la France qui se déroule donc en ce moment à quelques mètres de nous, dans le grand repaire d’exploiteurs qu’est le Centre Sheraton. On peut supposer que nos trois criminels sont en train de s’enorgueillir et de se flatter mutuellement avec leurs grands discours sur la liberté, la fraternité et l’ouverture au monde. Devant cette effroyable hypocrisie, rappelons-nous les paroles de Karl Marx, prononcées en 1848 devant l’Association démocratique de Bruxelles :

«Ne vous en laissez pas imposer par le mot abstrait de liberté. Liberté de qui ? Ce n’est pas la liberté d’un simple individu, en présence d’un autre individu. C’est la liberté qu’a le capital d’écraser le travailleur. »

La liberté pour Valls, Trudeau et Couillard, c’est la liberté pour les bourgeoisies françaises et canadiennes d’exploiter les masses laborieuses de leurs pays respectifs et du monde entier. C’est la libre circulation des capitaux et des marchandises, mais c’est les frontières et les prisons pour le peuple : les quelques 11 000 migrantEs enferméEs sans accusations chaque année par l’État canadien, sans parler des 35 personnes qui sont déportées chaque jour, nous le rappellent tristement.

La liberté pour Couillard, c’est la liberté pour Bombardier de licencier des milliers de salarié(e)s après avoir reçu un milliard de dollars en subvention de l’État. C’est la liberté pour les travailleurs et travailleuses de continuer à être exploitéEs en endurant des hausses de tarifs d’électricité et de garderies, de subir les compressions dans l’éducation et dans la santé imposées par la soi-disant rigueur budgétaire.

La liberté pour Manuel Valls, c’est celle d’imposer la «loi travail» et l’État d’urgence à la classe ouvrière française. C’est celle d’être raciste et islamophobe, celle de permettre et d’encourager la stigmatisation et la criminalisation des musulmanes et des musulmans de France. C’est celle d’assigner des centaines de personnes à leurs domiciles sans motifs définis, de faire des milliers de perquisitions. La liberté pour Valls, c’est la liberté pour la police de matraquer, de brutaliser et d’enfermer les manifestantes et les manifestants contre la loi travail, lycéens et lycéennes, ouvriers et ouvrières. C’est la liberté de judiciariser et de condamner à la prison les salariéEs de Goodyear et d’Air France qui ont osé riposter contre les attaques brutales de leurs patrons.

Nous nous sommes rassembléEs ici aujourd’hui pour démontrer notre solidarité avec les ouvriers et ouvrières de France qui se sont mobiliséEs et qui ont lutté avec courage et détermination cette année contre l’abominable «loi travail». Nous sommes ici pour rappeler à Valls, à Trudeau et à Couillard qu’ils ne seraient pas grand chose sans leurs chiens de garde, sans les forces policières qui les protègent et les séparent de nous. Nous sommes ici pour leur rappeler que le prolétariat est de plus en plus conscient et organisé, que l’avenir n’est pas loin où il pourra s’aquitter de ses tâches historiques.

L’heure est à nous regrouper, bien sûr pour défendre notre peau, mais surtout pour accumuler des forces et construire un camp révolutionnaire à la hauteur de la violence qui s’abat sur nous, pour bâtir un avenir prolétarien libéré de l’exploitation. Face à l’oppression et à l’exploitation, il n’y a qu’une réponse possible : les masses doivent prendre le pouvoir par la violence organisée, par la lutte armée révolutionnaire ! LE CAPITAL NOUS FAIT LA GUERRE ! GUERRE AU CAPITAL!

OCTOBER 13TH : STATEMENT FROM THE REVOLUTIONARY WORKERS’ MOVEMENT

Despite heavy rain, the bad timing of Thursday noon and the short notice for the mobilisation around fifty people answered the call of the Revolutionary Workers’ Movement (RWM) to protest the fraternity of thieves comprised of the three Prime Ministers, French, Canadian, and Quebecois and their assembly of industrial, commercial and financial capitalists, all convening in one tower in downtown Montreal, a stronghold of the imperialist Canadian bourgeoisie.

Thank you to all the workers and our supporters who came, to the comrades of the Immigrant Workers’ Centre (http://bit.ly/2dWXl83) who read a speech that they wrote, to Montreal’s Revolutionary Student Movement (Mouvement étudiant révolutionnaire – MER Montréal) and to the Convergence of Anticapitalist Struggles (clac-montreal.net) who came, and finally to the ZADist contingent for whom we unfortunately don’t have a website to link to. Lastly, thank you to ACAB Media, L’activiste, and 99.999 Presse for their photos.